Vignoble du Beaujolais et Lyonnais

La région du Beaujolais et du Lyonnais fait partie de la Grande Bourgogne.

Elle est, à tort, souvent considérée comme une appellation productrice de « vins de soif » plus à l’aise sur les comptoirs que sur la table d’un grand chef cuisinier.

Mais il faut savoir qu’elle élabore également des vins de grande qualité, notamment les 10 grands crus du Beaujolais, capables de vieillir plusieurs années.

L’histoire du vignoble du Beaujolais et du Lyonnais

Comme dans de nombreuses régions viticoles françaises, ce sont les Romains qui apportent la vigne dans le Beaujolais.

Mais après la chute de l’Empire Romain et les invasions barbares, de nombreux plants sont arrachés.

Ce sont les moines des grandes abbayes de la région chargés d’entretenir les vignobles qui donnent son essor à la viticulture.

L’expansion se poursuit au XVIIe grâce à la situation du vignoble en bord de Saône qui permet d’acheminer les vins vers Lyon où ils sont consommés dans les estaminets et les bouchons lyonnais.

Le développement du chemins de fer contribue lui aussi au développement de leur commercialisation.

Mais de 1870 à 1880, le phylloxéra anéantit une grande partie du vignoble du Beaujolais, A la fin du XIXe siècle, Victor Puillat, initie les vignerons à la greffe de plants résistants et la vigne se rétablit.

Tout change en 1951, date de la première mise en commercialisation des beaujolais nouveaux.

La situation géographique du vignoble du Beaujolais et du Lyonnais

Ce vaste vignoble (25000 ha environ) s’étend du sud de Mâcon jusqu’à la banlieue lyonnaise sur 2 départements : la Saône et Loire et le Rhône.

Il se divise en deux sous-régions bien distinctes : le Beaujolais et le Lyonnais. Le Beaujolais se situe entre la Saône et les monts du Beaujolais, il commence à Saint-Amour et se termine à la commune de l’Arbresle.

Le vignoble des Coteaux du Lyonnais, quant à lui, se situe à l’ouest de la ville de Lyon, entre les monts du Lyonnais d’un côté et le Rhône et la Saône de l’autre.

Le climat et les sols du vignoble du Beaujolais et du Lyonnais

On distingue deux grands types de sols dans le Beaujolais : au sud, des terrains argilo-calcaires (secteur des Pierres Dorées) et gréseux, adaptés au cépage Chardonnay et au nord des sols granitiques sableux, adaptés au cépage Gamay.

La région bénéficie d’un climat tempéré aux influences océaniques mais aussi méditerranéennes. La moyenne des températures se situe entre 11 et 12°.

Les hivers sont plutôt sous influences continentales et des gelées tardives se produisent fréquemment.

Les cépages du Beaujolais et Lyonnais

Deux principaux cépages sont utilisés pour l’élaboration des vins du Beaujolais et du Lyonnais.

  • Le Gamay : C’est le seul cépage servant à élaborer les vins rouges des différentes appellations du Beaujolais et les grands crus. Il se plait particulièrement sur les sols granitiques de la région. Il donne des vins rouges fruités, peu tanniques, au caractère gourmand. Afin de préserver les arômes frais et délicats du gamay, les vignerons utilisent une technique originale appelée « macération carbonique ». Il s’agit de faire fermenter les raisins non foulés dans une cuve fermée.
  • Le Chardonnay : Ce cépage sert à élaborer les vins blancs du beaujolais. Il donne des vins jaune paille aux arômes floraux, légèrement acides. La production des vins blancs dans le Beaujolais est anecdotique mais souvent de bonne qualité.

Les vins les plus connus du Beaujolais et du Lyonnais

Les A.O.C. de Beaujolais

  • L’A.O.C. Beaujolais, une appellation régionale et l’A.O.C. Beaujolais-Villages, une appellation sous-régionale.
    Le vignoble se trouve en majorité dans le département du Rhône. Les vignes s’étendent sur de pittoresques coteaux situés à 500 ou 600 m d’altitude, dominant la vallée de la Saône, sur des sols granitiques. Cette appellation a été popularisée dans le monde entier par le Beaujolais nouveau. Cette image de vin rouge facile à boire ne doit pas faire oublier les 10 crus qui forment l’élite du Beaujolais. Cette appellation produit des vins rouges frais et fruités aux arômes de fruits rouges, de raisin frais et d’épices, souvent qualifiés de gouleyants, des vins blancs et des vins rosés confidentiels mais de bonne tenue. Le Beaujolais nouveau, lui, se destine à des mâchons par son côté rafraîchissant et le plaisir qu’il procure.
  • L’A.O.C. Brouilly.
    Elle doit son nom au mont Brouilly, encerclé par les vignobles. Les vignes de Brouilly se situent au pied de la colline, elles produisent des vins rouges fruités très fins qui supportent bien de vieillir.
  • L’A.O.C. Côte de Brouilly.
    Les vignes de cette appellation sont installées sur les pentes du mont Brouilly, sur des roches d’origine volcaniques appelées « pierres bleues ». Ce terroir donne des vins rouges corsés et élégants.
  • L’A.O.C. Morgon.
    Ce terroir composé de roches décomposées et de schistes friables produit des vins rouges riches et puissants aux arômes de fruits mûrs et de kirsch.
  • L’A.O.C. Régnié.
    C’est le dernier né du Beaujolais (1988). L’appellation s’étend sur 400 ha au sud de Morgon. Les vins rouges produits sur ce terroir sont dotés d’arômes de fruits rouges et d’épices avec une grande longueur en bouche.
  • L’A.O.C. Fleurie.
    Le vignoble se limite à la commune de Fleurie. Il donne des vins rouges secs et fruités, réputés pour leur finesse et leur élégance, c’est pourquoi on dit que le Fleurie est le plus féminin des crus.
  • L’A.O.C. Chiroubles.
    Il s’agit du cru le plus élevé du Beaujolais (en moyenne 400 m d’altitude). Le vignoble est à l’origine de vins rouges vifs très aromatiques aux tanins légers.
  • L’A.O.C. Chénas.
    C’est la plus petite appellation du Beaujolais, elle est très proche de l’A.O.C. Moulin à Vent. Ce terroir produit des vins rouges tanniques aux arômes complexes.
  • L’A.O.C. Juliénas.
    L’appellation est à cheval sur les départements de la Saône et Loire et du Rhône, orientée au sud, face à la vallée de la Mauvaise. Elle s’étend sur une superficie de 610 ha et est implantée sur des sols granitiques. Le vignoble produit uniquement des vins rouges.
  • L’A.O.C. Saint-Amour.
    Situé à quelques kilomètres au sud de Mâcon, Saint-Amour est le plus septentrional des crus du Beaujolais et l’un des plus petits. Il produit des vins rouges légers et délicatement parfumés.
  • L’A.O.C. Moulin-à-Vent.
    Ce cru est considéré comme le meilleur du Beaujolais. Il s’agit de vins rouges aptes au vieillissement, le plus souvent très onéreux. De couleur rubis foncé, les meilleurs d’entre eux peuvent se conserver de 10 à 15 ans.

Les A.O.C. du Lyonnais

  • L’A.O.C. Coteaux du Lyonnais.
    C’est la seule appellation du Lyonnais. Elle est située au sud de la région du Beaujolais, proche de la ville de Lyon. Les vignes sont implantées sur des sols granitiques et argilo-sableux. Elle produit des vins rouges souples et fruités, des rosés vifs et équilibrés et des blancs aux parfums d’agrumes plus confidentiels.

Le Beaujolais nouveau

À l’origine du développement des vins de primeur depuis 1951, le Beaujolais nouveau ne peut arriver sur les tables avant le troisième jeudi de novembre (depuis 1985).

Il s’agit d’un vin fruité, frais et rafraîchissant, sans aucune véritable prétention que d’égayer la fin de l’automne.

C’est plutôt un vin festif à boire jeune. Sa couleur vive, violacée et ses arômes de fruits exotiques et de raisin frais en font un compagnon idéal des charcuteries et des « mâchons » des comptoirs lyonnais ou parisiens, mais aussi des fromages comme le Saint-Marcellin et le Saint-Félicien.